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17 mars 2023 5 17 /03 /mars /2023 11:09

 

                                                            Delenda est Quinta Respublica

 

        Mon texte précédent sur “mes années en politique“ renvoyait à une vidéo qui, à ce sujet, rappelait le moment historique où le changement de mode de production s’est cristallisé dans le grand mouvement social de Mai 68 et dans  la création du PSU. L’évolution de ce parti est révélatrice des péripéties liées à l’installation du nouveau mode production avec sa classe dominante, la classe compétente. Mais, en son sein comme à l’extérieur, la plupart des protagonistes politiques en est restée à l’idéologie de la lutte contre la bourgeoisie, car elle servait de couverture à leurs intérêts. Encore aujourd’hui, où bourgeoisie nationale et classe ouvrière sont en déclin avancé, personne ne veut voir quelle est la contradiction qui sépare dominants et dominés. La réflexion politique est obscurcie, voire éliminée, par des considérations pratiques de communication dont les médias se délectent jusqu’à plus soif.

 

          “mes années en politique“ couvre donc cette période charnière, où le mode  de production et d’échange à dominance gestionnaire commence à prendre l’ascendant sur le mode ancien à dominance productrice, où les multinationales se substituent aux nations. Très schématiquement, on peut dire que les deux décennies 60-70 ont entériné au niveau politique l’amenuisement du rôle des ouvriers dans la production face aux machines automatisées et l’impuissance de la bourgeoisie nationale à maîtriser le développement des moyens de production. Les propriétaires du capital de l’entreprise devenaient incompétents pour gérer l’ensemble des unités regroupant les machines nécessaires à une production de masse d’objets de plus en plus sophistiqués.  On peut diviser la période en deux phases : l’ascension de cette perception politique dans les années 60 et son point culminant, en 1968, son effacement progressif dans les années 70.

 

          Pour plonger au coeur du problème, commençons par le mouvement de Mai 68

« ... C’est aujourd’hui l’invention des “systèmes d’informatique”, liés à l’ordinateur qui, remettant fondamentalement en cause les modes de transfert, l’assemblage des éléments de décision, et la répartition des pouvoirs intellectuels, dans la plupart des disciplines, rend possible la critique radicale de la société industrielle traditionnelle. ... Et la renaissance intellectuelle, dont le signal a été donné, aura des conséquences politiques évidemment profondes, dans ce pays comme dans les autres, à mesure qu’une nouvelle démocratie européenne, aussi ”directe” que possible, va s’élaborer dans un douloureux enfantement. » (Jean-Jacques Servan-Schreiber, L’Express n°883 des 20-26  mai 1968, “Le défi et la renaissance“)

Pour moi, l’auteur donne une excellente analyse en profondeur, même si je ne partage pas son optimisme sur la démocratie européenne.

 

          Voyons maintenant le point crucial mis en avant par les contestataires :

« Or c’est un fait qu’à travers la volonté d’autogestion s’expriment à la fois un refus et un projet :

    - un refus, celui de la toute puissance d’un État que la bourgeoisie a modelé en fonction de ses intérêts, et il est significatif qu’il s’accompagne d’un refus d’un État analogue à celui que l’URSS impose à ses travailleurs comme à ceux des démocraties populaires …..

  - mais aussi un projet, celui d’une société où les hommes soient capables de prendre en main leurs propres affaires, de prendre eux-mêmes les décisions …. (Michel Rocard, Préface  in Manifeste du PSU, Théma Éditions, 1972,  p. 19.)

Le refus est bien celui des contestataires, le projet ausst. Mais le problème fut : comment concrétisé le second ? A travers le mot lui-même transparaît que le souci majeur n’est plus la production mais l’auto-gestion, la  gestion par soi-même.

 

L’émergence politique - Pour les multinationales, l’essentiel est de supprimer les obstacles à leur extension.  Leur thème favori est la liberté d’entreprendre et, comme leur nom l’indique, à l’échelle mondiale. Ce mouvement en marche depuis des décennies a pris son envol à partir de la Deuxième Guerre Mondiale, soutenu par les Etats Unis dont la plupart des multinationales sont issues. Le grand coup idéologique porté aux nations fut, en 1948, la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Impulsée par l’ONU et les USA, se substituant à la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, elle proclame que les droits ne résultent plus de citoyens, membres d’une nation, mais d’une liste de considérations élaborée au sein d’organismes internationaux. Homo internationalis est constitutionnalisé.

 

          La première urgence fut de détruire les nations les plus fortes qui, grâce à leurs empires, formaient des forteresses autonomes , la décolonisation ne se fit pas sans guerre. En France, le coup d’Etat de 1958 créa la Vème République qui soumettait le pouvoir des élus de la nation au pouvoir d’un seul. Face à cette évolution despotique et pour la paix en Algérie, la SFIO éclatait en 1958. Les scissionnistes rassemblés dans le PSA participèrent en 1960 à la recomposition de la gauche dans un nouveau parti :  le PSU. Il s’affirmera par son opposition résolue à la guerre d’Algérie et à partir de 1962 par son refus de La Vème République. D’autant que profitant de la paix et de l’indépendance de l’Algérie, de Gaulle renforçait son pouvoir personnel en 1962 avec l’élection du Président au suffrage universel et en 1966 par les lois organiques relatives aux élections législatives. Dans le même temps le PSU s'est largement appuyé sur la déconfessionnalisation et la scission majoritaire de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), qui devient la Confédération française démocratique du travail (CFDT) en 1964.

 

            A la fin des années 60, cette nouvelle mouvance est qualifiée de deuxième gauche par rapport à la première centrée autour de la classe ouvrière et de ses organisations traditionnelles (SFIO, PC et CGT). Seuls quelques analystes essaient de comprendre les contradictions sociales nouvelles qui se reflètent dans l’évolution politique. La grande majorité ne voit que des différences d’idées et le mouvement de Mai 68 ne lèvera pas cette ambiguÏté.

 

L’effacement politique - Le mois de grèves et de manifestations débouche sur une période troublée, animée par les groupes qui se sont révélés pendant les événements. D’un coté, les trotskistes, les maoïstes multiplient les initiatives en faveur d’une révolution ouvrière ; malgré leur dynamisme, ils n’arrivent pas à s’imposer et disparaissent. D’un autre coté, le PSU rassemble de multiples tendances qui recouvrent l’éventail des options des groupuscules extérieurs. Lieu des compromis, il est plutôt celui des affrontements. Au congrès de Lille de 1971, on compte encore 5 ou 6 tendances. Le débat politique tout au long des années s’étiole et se réduit à la question de l’alliance avec les forces du programme commun, d’abord refusée puis recherchée par la majorité du parti. En 1974, Rocard n’hésite plus : avec ses partisans et le soutien de la deuxième gauche, il entre au PS. Paradoxe : la majorité qui se forme après son départ n’aura de cesse de vouloir s’entendre avec les forces dites de gauche au prétexte de les rallier au socialisme autogestionnaire. Le Courant Communiste Autogestionnaire a tenté de remettre les pendules à l’heure avec l’analyse de la classe compétente (cf. vidéo : https://vimeo.com/showcase/9968044), mais ce fut un discours que personne ne voulait entendre, surtout pas au PSU qui courait à sa disparition dans l’écologisme, ni les médias assoiffées de banalité.

 

           En fait, toute la vie politique est depuis cette époque viciée par une analyse sociale dépassée, celle de la gauche du 19ème siècle, sous couvert  de laquelle la nouvelle classe dominante justifie son aspiration au pouvoir. La droite en marche se recommande de la démocratie teintée d’un zeste de pitié sociale. La droite, qui se dit “de gauche“ et est présentée comme telle dans les médias, ne fait guère mieux et s’ébroue dans un combat biaisé par une constitution despotique. Et pendant ce temps là, les multinationales prospèrent sous l’égide des institutions françaises, européennes et internationales.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 janvier 2023 6 28 /01 /janvier /2023 10:29

 

 

                          Delenda est Quinta Respublica

 

 

Ce texte est la présentation d’une vidéo prise en charge par l’ITS, intégrée dans un ensemble intitulé Mémoires vives du PSU et placée sous le lien

          https://vimeo.com/showcase/9968044

 

 

 

L’Institut Tribune Socialiste (ITS), qui a pour objet d’entretenir et de mettre à la disposition de tous le patrimoine intellectuel du PSU, a décidé de recueillir les souvenirs de militants de ce parti, sous forme de videos regroupées sous le sigle Mémoires vives du PSU. À ce titre, j’ai été invité à rappeler La vie et la mort du courant communiste autogestionnaire (1974 à 1980) dont j’ai été le créateur et un des animateurs.

 

Cette courte période se situe dans la grande transition qui en gros commence à la Deuxième Guerre Mondiale et au cours de laquelle les forces productives électriques ont peu à peu remplacé les forces productives mécaniques. Le mode de production aux mains de la bourgeoisie a cédé la place à celui d’aujourd’hui aux mains de la classe compétente. On est passé d’un monde de nations à un monde de multinationales. Ce passage a été marqué de grands événements politiques : la décolonisation, le mouvement de Mai 68, l’effondrement du système soviétique.

 

Dans la vidéo, avant d’en venir au sujet principal, on évoque d’abord mon cheminement personnel, politique et syndical qui a débouché sur la création du courant au moment même où Rocard et la Deuxième Gauche rejoignaient le PS (Assises du Socialisme- octobre 1974). Petit moment clé où, malgré leur aversion réciproque manifestée en Mai 68, ceux qui souhaitaient remplacer la bourgeoisie par l’autogestion rejoignaient  la Gauche socialiste qui depuis un siècle travaillait à la remplacer par le pouvoir du Parti. Une majorité du PSU n’a pas suivi son secrétaire général et a continué  la lutte pour un socialisme autogestionnaire.

 

Telle était la situation dans laquelle le courant est apparu au congrès d’Amiens (décembre 1974) en développant son analyse sur la nouvelle division sociale du travail qui porte en avant la classe maîtresse de la gestion au dépens de la classe bourgeoise, maîtresse de la production. Surtout en ajoutant que le PSU était le parti de cette future classe dominante se proclamant compétente, c’est à dire apte à décider, et que le Manifeste du PSU était l’exposé d’un système politique qui assurerait le pouvoir des cadres.

 

Paradoxalement, ceux qui étaient restés n’ont eu de cesse que d’essayer de rapprocher le PSU de l’Union de la Gauche, prétendant que cette  dernière évoluerait vers leur position socialiste autogestionnaire grâce aux luttes sociales encore très vigoureuses dans cette période. Comme vous le verrez dans la video, le courant, menant  le combat en faveur d’un PSU parti des exploités, a dénoncé toutes les tentatives ridicules d’entente avec l’Union de la Gauche moribonde et souligné les méfaits de la stasicratie (pouvoir du Parti devenu classe dominante). Au PSU, ceux qui regardaient au delà d’une stricte lutte anti-bourgeoise ont été rejetés, ce qui a conduit assez rapidement à la disparition de ce parti devenu inutile.

 

Bonne écoute d’un moment d’histoire de l’installation progressive de la société actuelle, marchandisée. automatisée, numérisée et finalement déshumanisée.

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1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 10:48

 

Delenda est Quinta Respublica

 

Marx - Le Capital - Garnier-Flammarion, 1969.

La réflexion sur les formes de la vie sociale, et par conséquent leur analyse scientifique, suit une route complètement opposée au mouvement réel. Elle commence après coup, avec des données déjà tout établies, avec les résultats du développement. (p.71)

 

Les résultats des dernières élections ont été reçus avec des cris de consternation, de stupéfaction. Pour les uns, la surprise était divine, pour les autres catastrophique, pour tous totalement inattendue. L’ampleur de l’événement a presque fait passer sous silence la continuité dans la progression des abstentions, des nuls et des blancs, qui a fait que les exprimés sont à 42,7% des inscrits (moins de la moitié du peuple français). Cette double face des résultats de dimanche demande une double réflexion dans le sens que traduisent les deux citations mises en en-tête

 

La continuité

 

La continuité des abstentions montre que la majorité des citoyens considère que les élections ne servent à rien. Il est urgent de réfléchir à la réponse à apporter à une attitude qui dure depuis de nombreuses années : la solution implique au minimum des réformes institutionnelles sur le type de consultation électorale. Le message sera-t-il enfin entendu ?

 

La surprise

 

La surprise vient du désaccord entre le résultat réel et celui qu’on attendait. Personnellement je pensais, que les mêmes causes produisant les mêmes effets et que toutes les élections de législatives dans la foulée des présidentielles ayant toujours donné une majorité absolue au Président, Macron aurait la majorité absolue. Erreur d’autant plus absurde que la citation de Marx m’est familière et qu’elle met en garde contre toute prévision déterministe dans les formes de la vie sociale.

 

Cela ne nous empêche pas de réfléchir après-coup pour donner une logique à l’événement, pour le comprendre. Il est clair que le plébiscite engendré par le suffrage uninominal à deux tours n’a pas fonctionné et que le peuple a dit non. Comment  faire croire au slogan “c’est moi ou le chaos“, quand son propre pouvoir a engendré un certain chaos pendant 5 ans ? Ce slogan a encore assez bien fonctionné au second tour des présidentielles, aidé par l’appel de Mélanchon de refuser tout vote pour le FN, mais il n’en a pas été de même pour les 577 plébiscites dans les conscriptions où certains analystes ont remarqué que l’échec relatif des macronistes était dû à des reports de la NUPES vers le RN et réciproquement.

 

Revenons aux analyses de mon texte Pour une coalition RN-laFI et ajoutons les données de Brice Teinturier à qui on demandait de caractériser les trois blocs en présence et qui a répondu : la “NUPES“, des électeurs âgés de 18 à 34 ans - “Ensemble“, des électeurs âgés de plus de 60 ans - “RN“ 40% d’ouvriers et d’employés.

 

Les élections de dimanche s’articulent autour des montées du RN et de laFI contrebalancées par les baisses de Ensemble et de LR. Vu sous un autre angle : le système de marché (RN + LR) et le système planificateur (laFI + Ensemble) restent stables, mais au sein de chacun il y a évolution : les exploités (RN et laFI) augmentent  en influence et les exploiteurs (Ensemble et LR) diminuent. Il s’agit d’influences électorales, c’est à dire des nombres d’électeurs ayant la même perception de la considération qui leur est accordée dans la division sociale de la nation.

 

Si on se reporte aussi à Brice Teinturier, on voit que le RN touche 40% d’ouvriers et d’employés. Ce fait ridiculise l’ostracisme vis à vis du RN : comment oser taxer d’extrême-droite les ouvriers et les employés que l’on place à la gauche de la division sociale.

En revanche, LaFI étant tournée vers les moins favorisés du système planificateur, il est logique que les jeunes, pas encore intégrés dans une carrière, se reconnaissent comme insoumis.

  Ensemble recueille les voix des anciens qui penchent vers le conservatisme, si ce n’est vers le monde de leur jeunesse, rien de bien nouveau.

 

Les imposteurs

 

Les faits ne sont pas outre mesure surprenants, ils ne le sont que par rapport aux impostures qui durent depuis 50 ans.

 

Suivant le mot employé par de Gaulle, on élit un “guide“,

  dans la constitution, on lui donne le nom de “président“ et aucun pouvoir politique (art. 39 : L'initiative des lois appartient concurremment au Premier ministre et aux membres du Parlement),

    on le plébiscite par un scrutin uninominal à deux tours,

  dans les plus brefs délais après la présidentielle, on fait de même dans les 577 circonscriptions, pour lui assurer une majorité absolue de godillots à l’Assemblée,

  le président devenu ainsi le Guide, il n’y a plus personne pour faire respecter les règles du fonctionnement des institutions et le despotisme n’a aucune limite.

   suprême imposture : dans tous les discours politiciens ils qualifient la France de “pays de la démocratie“.

 

Quand on perd plus de 300 plébiscites, si on a un peu d’honneur, la seule logique est de s’en aller et de laisser le peuple reprendre les rênes de la nation.

 

Mais non, belle imposture : ils proclament qu’on est revenu dans un régime parlementaire, comme si un ensemble de godillots était une image politique correcte de la nation. On est en pleine confusion et les mots ont perdu tout sens. Le plus grand groupe porte le nom de Ensemble, sans doute ensemble pour continuer le despotisme macroniste, les autres se collent des qualificatifs plus ou moins dépassés (socialiste, gaulliste, écologiste, centriste, …) sous lesquels se cache la même réalité : l’allégeance européiste au pouvoir des multinationales.

 

Les voilà lancés dans la recherche de la combine qui leur permettrait de continuer.

  Les 577 députés-despotes ne viennent pas de partis, lieux de délibérations sur les problèmes politiques ou sociaux, mais de partis groupés en rangs serrés derrière le chef. L’assemblée n’est pas le lieu de délibérations nationales,

  en feront-ils le champ clos des combats des chefs ou pire le regroupement derrière un seul Guide, celui qui leur distribuera des plus grosses parts du gâteau. C’est nous qui régalons.

  Pour nous faire avaler la pilule, face à l’exaspération des exploités provoquée par l’attitude outrecuidante du président-despote, ils osent se recommander  de l’augmentation du pouvoir d’achat, ignorée pendant 5 ans. Naturellement au frais de l’État, il ne faut surtout pas amputer les bénéfices des sociétés.   

 

 

Dégagez ! Sinon vous poussez le peuple français à faire vivre le quatrième des droits naturels et imprescriptibles que lui reconnaît la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen : la résistance à l’oppression.

Art. 2. - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.

 

 

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17 juin 2022 5 17 /06 /juin /2022 11:18

 

                            Delenda est Quinta Respublica

    

On va examiner les nombres du premier tour et analyser les évolutions par rapport au premier tour des présidentielles surtout en ce qui concerne la NUPES. On verra ensuite les perspectives et, à ce propos, les impostures

 

Comparaisons législatives-présidentielles

 

Le phénomène évident, c’est l’augmentation des abstentions qui traduit le peu d’enthousiasme vis à vis des leaders locaux par rapport aux leaders nationaux.. Cette montée continue des abstentionnistes est la condamnation de ce type d’élection uninominale locale à deux tours pour élire un député national. Cette tare fondamentale de la Vème République est la base du despotisme et la négation de la démocratie.

 

Aux législatives on vote pour un député chargé de débattre sur les problèmes nationaux et non pour un candidat connu par ses engagements locaux. En toute logique, les trois formations les plus importantes perdent quelques pourcents dans le pourcentage par rapport aux exprimés, (1,5 pour Ensemble, 4,4 NUPES, 4,5 RN) et seule LR en gagne (5,7), ce qui prouve que son candidat national était peu représentatif de son parti.

                                       législatives présidentielle

                                % inscrits     % exprimés          % inscrits    % exprimés

   Ensemble.........................11,97...................25,75.........................20,07............27,35

   NUPES...............................11,92....................25,66.........................22,07............30,04

   LR................................................4,84.....................10,42............................3,44................4,78

   RN..............................................8,68.....................18,68.........................16,69.............23,15

   Reconquête...................1,97.........................4,24.............................5,10.................7,07

 

On remarque que l’ensemble des formations de la NUPES faisait légèrement mieux séparées que réunies. Je n’ai pas trouvé la répartition en voix pour les législatives et je me demande comment va se répartir la subvention de l’État pour chacune d’entre elles.

 

A propos des composants de la NUPES, on a : leurs pourcentages aux présidentielles, leur nombre de circonscriptions pour les législatives, leur nombre de qualifiés pour le second tour

                         présid                       circons          qualifiés

   laFI.............................21,95....................................................326...............................216

   Ecologistes.........4,63....................................................100..................................76

   PS....................................1,75.......................................................70...................................52

   PC.................................. 2,28.......................................................50...................................32

  

Par rapport aux voix des présidentielles, on voit que le nombre de circonscriptions attribuées a été très avantageux pour le PS, un peu moins pour les écologistes et le PC et en conséquence très désavantageux pour laFI. En revanche, pour le nombre de qualifiés par rapport au nombre de circonscriptions, le PS arrive en tête suivi de près par les écologistes et loin derrière par laFI et le PC. Les discussions politiques ont tempérées à juste titre les résultats des présidentielles, en particulier pour le PS dont la candidate se révèle avoir été peu représentative de son parti.

 

Perspectives

 

Pour le second tour, il y aura 8 triangulaires, l’élimination à moins de 12,5% a joué pleinement.

   Pour les 560 duels, je ne connais pas le nombre de candidats, laissés en lice en ayant obtenu moins de 12,5% des inscrits. D’après une carte publiée par Le Monde, ils sont nombreux. C’est un scandale : les chances pour se qualifier ne sont pas les mêmes suivant les circonscriptions, car il est prévu que, s’il n’y a pas deux candidats qualifiés, on abandonne la règle et on prend les deux premiers (pourquoi pas les trois, les quatre, …).

 

La statistique des candidats en tête dans les circonscriptions ( Ensemble, 203 - NUPES, 195 - LR, 42 - RN, 110) donne une idée de ce que serait la représentation à l’Assemblée Nationale, si les résultats n’étaient pas biaisés par des impostures idéologiques qui créent de faux antagonismes. La question est de savoir quelles seront les consignes de votes des candidats éliminés et les réactions des électeurs pour le second tour. Très difficiles à apprécier ; on sait cependant que la propagande macroniste, sur le fait qu’une majorité relative serait une catastrophe pour la France, a jusqu’à présent eu un certain effet sur les reports pour laFI ou le RN. La situation créée par ces législatives est moins favorable et certains, par exemple, Nikonnof (Une Dynamique Populaire Constituante) lance le slogan “balayer les candidats macronistes“. Personnellement je suis d’accord et je regrette que cesse si tard l’ostracisme vis à vis certains électeurs.

 

Les impostures

 

   le président  Au lendemain de leur élection les présidents déclaraient qu’ils étaient désormais président de tous les Français. Le président-despote Macron lui est entré en campagne pour sa faction. Il doit ignorer le sens du verbe présider qui est d’être neutre dans son rôle de garant du fonctionnement des institutions. Il se comporte en chef de parti, il n’y a plus d’arbitrage indépendant, de contrôle ou de recours. Les institutions sont bafouées par celui même qui doit les faire respecter. Le contrat social est rompu, la République n’est plus.

 

  les modalités de scrutin  Les organisations des scrutins sont des chefs d’oeuvres de dispositions pour avantager le chef de faction arrivé en tête à l’élection présidentielle et lui donner tous les pouvoirs. L’Assemblée Nationale et le Premier Ministre sont à sa botte.  Ceux qui osent préconiser des scrutins à la proportionnelle sont voués aux gémonies.

 

  le vocabulaire des politiciens  Jamais on ne vit pareille déformation du sens des mots :

    les petites gens qui font vivre le système de marché et demandent protection contre la grande distribution, s’ils votent RN, sont taxés “d’extrême-droite“, si ce n’est d’aspirer à un régime conduit par un “duce“ qui ne serait pas Macron.

   les employés qui assument les tâches matérielles internes au système planificateur et demandent justice salariale, s’ils votent laFI, sont taxés “d’extrême-gauche“, si ce n’est d’aspirer à un régime conduit par un secrétaire général du Parti, qui ne serait pas Macron.

  tout citoyen qui vote Ensemble est taxé de “démocrate“, il aspire à un régime conduit par un président-despote qui est Macron.

    beaucoup pensent que la NUPES a réussi “l’Union de la gauche“, comme si le PS et les écologistes étaient de gauche alors qu’ils aspirent à une UE qui détruise toujours plus la nation au profit des multinationales.

 

    La plupart des politiciens ne cessent de se glorifier de vivre dans le pays de la “démocratie“.  Seule l’ignorance du sens du mot peut justifier une pareille balourdise.

 

 

 

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6 juin 2022 1 06 /06 /juin /2022 11:11

                                            Delenda est Quinta Respublica

 

La nécessité pour Macron de se démarquer de son premier mandat a mis en ébullition la marmite politicienne et chacun fait de belles annonces. Faut-il y croire ? ou analyser la position de chaque force politique dans le champ des luttes des classes de la période, comme je vais tenter de le faire. Cette analyse s’appuiera sur la constatation principale développée dans mes précédents articles : après plus d’un siècle d’existence la capitalisme a évolué depuis 1945 vers le gestionnisme qui en France est maintenant dominant. Le problème revient à chercher quelles sont les classes du gestionnisme et quels partis propagent leurs projets.

 

LA SITUATION EN MAI 68 ET SON EVOLUTION

On considérera d’abord la longue période de transition marquée par le grand chambardement de Mai 68 dans lequel trois protagonistes ont révélé trois  grands axes politiques : le gouvernement de Gaulle, le Parti Communiste et les contestataires.

 

Le gouvernement de Gaulle

 

Gouvernement à majorité gaulliste sans la moindre velléité de faire cesser la domination capitaliste de la bourgeoisie, il remporte la bataille politique mais accumule les concessions à la classe ouvrière et doit compter avec l’atlantisme des républicains indépendants. Il entame une longue marche derrière les pérégrinations de Chirac, qui conduiront, d’abord à la noyade gaulliste dans Maastricht, puis au refus d’appliquer le référendum de 2005, enfin à assembler autour de lui, sans réelles perspectives nationales, les forces bourgeoises contre le candidat  Jean-Marie  Le Pen. Les cohabitations avec le PS et son européisme montrent son peu d’hostilité au gestionnisme dans lequel sombre petit à petit ses militants ressentant les effets de la disparition de la bourgeoisie nationale

 

Le Parti Communiste

 

Adepte léniniste d’un mode de production qui a eu une influence considérable et même parfois victorieuse contre le capitalisme, il s’est trouvé dans une position inconfortable devant l’apparition d’un autre ennemi du capitalisme qu’il n’avait pas prévu et qui lui ravissait sa place de seul opposant. Son attitude hostile au mouvement a éloigné de lui une partie de la classe ouvrière. C’était le début de sa perte d’influence dans la vie politique.

 

Les contestataires

 

L’étincelle, née à la faculté de Nanterre, s’est répandue à la Sorbonne et à enflammé tout le milieu universitaire. La contestation étudiante porte sur l’ensemble de l’ordre bourgeois dans une totale radicalité. De violentes manifestations émaillent sa progression et font surgir un trio inconnu : Cohn Bendit, Sauvageot et Geismar qui deviendront les interlocuteurs du gouvernement. Cohn Bendit par son sens de la provocation sera la cible privilégiée du pouvoir et du Parti Communiste.

 

Après la grande manifestation du 13 mai, les travailleurs entrent dans le mouvement par la multiplication de grèves illimitées. La jonction avec les étudiants sera combattue par la CGT et le PC, ce qui permettra au gouvernement de se maintenir jusqu’aux jours d’une possible négociation sur les revendications ouvrières. Quels sont les forces qui ont émergées ?

 

    Les groupuscules - Ils poursuivent l’agitation mais, sans perpective originale, ils en reviennent au léninisme qu’ils prétendent conserver dans sa pureté originelle hors de la déviation stalinienne. Malgré leur militantisme, ils ne réussiront pas à entraîner le monde du travail et finiront dans un rôle politique très mineur.

 

    La CFDT - De création toute récente à partir d’une sortie de la CFTC, la confédération syndicale est aux premières loges de la contestation et fut la seule à offrir un débouché politique : l’autogestion. Ce mot mal composé eut un avenir certain. Il est très symptomatique qu’au lieu d’en appeler à l’autonomie des entreprises, la CFDT invente ce mot nouveau pour signifier que les travailleurs ne veulent pas la propriété de l’entreprise mais exigent d’en assurer la gestion à la place des patrons jugés incompétents. On est en plein gestionnisme.

Le mot autogestion perdra son caractère magique, mais la confédération poursuivra une ligne moderne en faveur des exploités pour devenir la principale organisation syndicale supplantant la CGT.

 

    Le PSU - Il s’est constitué quelques années auparavant par la fusion du PSA et de l’UGS, deux organisations qui se sont retrouvées dans la lutte contre la guerre d’Algérie. On peut dire que ce fut le seul parti de forme traditionnelle à se jeter dans la contestation en communion avec les étudiants. Il regroupe, en plus atténuée, la même mouvance que celle les groupuscules et il subit des attaques de toutes parts pour la multiplicité de ses tendances. Son évolution sera marquée par la sortie successive des plus radicaux du moment.

Venu du PSA, Rocard en assure le secrétariat général. Il se présente à la présidentielle de 1969 où il recueille un peu plus de 3%, pas tellement moins que le tandem Deferre-MendèsFrance. Deux textes d’orientation s’affrontent au congrès de Toulouse (1973). La majorité menée par Rocard présente le Manifeste du PSU qui se veut le texte de référence du “socialisme autogestionnaire“. La minorité dans son texte “Vers le communisme“ dénonce l’autogestion comme le pouvoir des cadres et souhaite une orientation en faveur des plus défavorisés, porteurs du communisme.

Après le soutien complet à la lutte des travailleurs de Lip,  les discordes se raniment face à la présidentielle de 1975. Les rocardiens souhaitent soutenir Mitterand, la minorité propose une candidature Piaget. Battue, cette minorité quitte le PSU et finalement le courant Rocard épaulé par des militants cédétistes forment ce que l’on appelle “la deuxième gauche“ qui entre au PS. C’est le moment où je comprends que le PSU est l’expression d’une nouvelle classe : la classe compétente, classe dominante du gestionnisme en marche. Elle n’est anticapitaliste que pour prendre la place des propriétaires dans la gestion des entreprises, puis dans celle de la société.

En même temps quelques militants autour de Brice Lalonde commencent un regroupement en faveur de l’écologie et présentent la candidature Dumont à la présidentielle.

Le PSU disparaît en 1986, n’ayant, pour ainsi dire, rien à offrir en dehors de l’écologie ; il cède sa place à ceux qu’il avait eu le temps d’influencer.

 

 

    Le PS - En 1968, la SFIO au passé prestigieux est à bout de souffle. Elle succombe l’année suivante et, en 1971 au congrès d’Epinay, ses résidus fusionnent avec les Conventionnels pour former le PS qui élit au Secrétariat général, Mitterrand nouveau converti au socialisme. Ce parti, malgré ses prétentions, n’est pas le successeur de la SFIO de Jaurès ou de Blum, c’est un conglomérat disparate qui saura jouer de cette ambiguïté pour attirer tout ce qui bouge. En particulier, en 1974, il intègre la “deuxième gauche“ dont le leader Rocard espère peut-être un avenir politicien rapide. C’était compter sans le florentinisme de Mitterrand.

En 1981, son gouvernement prend des mesures anticapitalistes qui seront vite abandonnées au profit d’une sagesse libérale. Les cohabitations avec Chirac se passent sans heurt et les deux compères se précipitent dans les bras de l’UE. Avoir des socialistes adeptes de la concurrence libre et non faussée ne gêne en rien ni Jospin ni Hollande, ainsi va le PS de plus en plus au service des multinationales.

 

    Les écologistes - Ils forment plutôt une mouvance qui cristallise en petites formations changeantes au cours de la période. Ils résistent cependant et doivent être considérés comme l’avant-garde du gestionnisme. Ils attaquent le capitalisme à sa base : la croissance.

 

LA SITUATION ACTUELLE

 

On a vu dans le précédent article que la division sociale du mode de production gestionniste pouvait être, selon JK Galbraith,  résumée, en deux systèmes : un secteur planifie la société et exploite l’autre à son profit par des contrats de sous-traitance léonins ; le second “de marché“ est composé de petites entreprises dirigées par leur propriétaire. Ce découpage est mondial, les multinationales maximalisant leurs profits sans se soucier des frontières au nom de la libre circulation des capitaux et des marchandises.

 

Le gestionnisme domine, mais subsistent encore des restes de capitalisme.

    LR - Les entreprises du capitalisme étaient dirigées par la bourgeoisie dont les partis gaullistes étaient une des expressions. Au fur et à mesure de l’introduction du gestionnisme, la bourgeoisie s’est scindées en deux : la petite dans le système de marché, la grande se fondant dans les actionnaires du système planificateur. Cette transformation a provoqué le long effritement des partis sous la bannière de Chirac. Aujourd’hui, il ne reste plus que LR, parti du  résidu de la force capitaliste bourgeoise. Sans avenir, il oscille entre le secteur de marché (RN) et les actionnaires (Macron)

Le P.C. - Le parti communiste français tirait son  influence de sa défense de la classe ouvrière. Avec l’automatisation des entreprises et la sous-traitance dans les pays à faible coût de main d’oeuvre, cette classe s’est sans cesse amenuisée et ne constitue plus un socle conséquent pour un projet de société. Le PC  ne conserve plus que son rôle de défense des exploités, une sorte de CGT bis.

Le système planificateur

 

Les forces politiques attachée au système planificateur ont vu le jour après la grande levée des boucliers anticapitalistes. Comme ce système, elles se rattachent à une vision mondialiste des problèmes.

 

Le P.S. - Né en 1971, il amalgame des cadres modernistes (les conventionnels) et des résidus socialistes. Très rapidement, il absorbe la “deuxième gauche“ qui lui apporte l’appoint des compétents d’un gestionnisme dans ses débuts, mais qui fera de lui, tout au long de sa croissance, le parti de la “bureaucratie des sociétés anonymes“. Son duo avec les partis chiraquiens représente la nécessaire collaboration entre un système national de production  et le système planificateur, tant que ce dernier reste faible. Mais le PS n’hésite pas, dès que possible il se se précipite dans l’européisme, relai vers le mondialisme des multinationales.

    Hollande se déclare l’ennemi de la finance mais il appelle au gouvernement Macron, homme de chez Rothschild et prend comme Premier Ministre Vals qui s’écrit « j’aime l’entreprise ». Tout le PS est dans ce flou entretenu pour camoufler son gestionnisme qu’il élargit à la défense de la nature.

 

    Les écologistes - En tant que gérants de l’environnement, ils sont mondialistes et s’accomodent fort bien du gestionnisme qu’il souhaite encore plus vigoureux. Récemment ils parlent de le concilier avec les intérêts des classes exploitées, mais comment ? A leur début, Dumont se déclarait favorable au socialisme autogestionnaire. Aujourd’hui Jadot peut s’allier avec Faure.

 

La France insoumise - Créée en 2016, elle est difficile à situer. Le principal repère est la carrière politique de Mélanchon qui débute en 1968 dans la contestation. Il est membre de l’OCI, groupuscule trotskiste des plus doctrinaires, en 1976 il entre au PS tendance Mitterrand dont il se détache vers la gauche, en 2008, il quitte le PS pour fonder Gauche qu’en 2016, il élargit dans La France insoumise. Insoumise à quoi ? Probablement à la ligne du PS jugée trop éloignée du petit peuple. Lointain héritier des contestataires, laFI est le parti de défense les employés du système planificateur, car pour s’accaparer le travail intellectuel, il n’en faut pas moins disposer d’un petit personnel.

 

L’entente électorale, la NUPES, trouve sa cohésion dans son appartenance au système planificateur, mais elle rassemble, si j’ose dire, les nobles et les serfs ou les maîtres et les esclaves. Cette contradiction s’est clairement manifestée lors des négociations du premier tour des présidentielles. Elle n’a pas disparu et les macroniens soulignent l’européisme des uns et le peu d’enthousiasme des autres vis à vis de l’UE. Il est peu probable qu’elle amène Mélanchon au poste de Premier Ministre, car on ne peut pas dire que la NUPES soit le résultat de l’appel au Tiers Etat, censé le porter à cette fonction.

 

LERM - On remarque que ce parti (si on peu vraiment parler de parti) est créé au même moment que la France Insoumise. Ils sont aux deux extrêmes du système planificateur. La République En Marche cache bien son jeu, en marche vers quoi. On ne sait. De toute façon elle n’est ni de droite ni de gauche ; autrement dit, elle ne sert à rien, au mieux elle est conservatrice. Pour moi, si elle représente un groupe, ce serait les rentiers du système planificateur, les actionnaires des multinationales. Ils n’ont pas besoin d’apparaître dans la nation : le partage des bénéfices tirés au niveau mondial leur suffit. Ils ont leurs organisations, les banques, et il est conséquent que Macron ait fait ses armes chez Rothschild.

 

Le système de marché

 

C’est lui le travailleur matériel de la société dans des perspectives fixées par le système planificateur. Il est formé de petites entreprises où les propriétaires n’ont pas délégué le pouvoir de gestion à des “employés rémunérés“. Il comprend aussi le petit commerce, l’artisanat, les paysans qui, avec les progrès de la numérisation, sont dans l’obligation de gérer leur activité suivant les règles des petites entreprises.

 

Le mouvement poujadiste fut la première manifestation du refus de la tutelle planificatrice des grandes surfaces en voie de développement. Son succès électoral en 1956 avec le slogan « sortez les sortants » permet à Jean-Marie Le Pen de parfaire sa formation politique et, en tant que député, de se donner une stature nationale. Ce fut un feu de paille et la carrière politique de premier plan de Pierre Poujade ne dépassa guère 1958.

 

En revanche, Jean-Marie Le Pen « sollicité par le mouvement nationaliste Ordre nouveau, participe en 1972 à la fondation du Front national (FN), dont il prend la présidence. » (wikipédia). Pendant de longues années, il poursuivra cette ligne que médias et politiciens qualifieront d’extrême-droite. Sa personnalité et ses provocations alimenteront en arguments ses adversaires, mais finiront par en faire un recours pour les mécontents du petit peuple, se substituant ainsi dans ce rôle à un PC déboussolé par la pérestroïka. A la consternation des politiciens, Jean-Marie Le Pen accède au second tour de la présidentielle de 2002.

 

Cette divine surprise pousse le FN à se débarrasser de l’étiquette “extrême-droite“, mais le patriarche tient à conserver la même image. En 2011, sa fille lui succède et petit à petit atténue les points les plus brûlants. En 2012, elle change le nom du parti pour en faire le Rassemblement National. Dans l’éventail politique toutes les places sont prises. Sans même théoriser cette évolution, le RN passe de parti du petit peuple mécontent des planificateurs à parti du sytème de marché où il retrouve les catégories qui ont soutenu le poujadisme. C’est presque un retour au source.

 

Cette base sociale solide donne de bons espoirs au RN dont les opposants ne peuvent plus crier à l’extrême-droite. Sa présence au second tour des présidentielles est bien l’expression de cette solidité. Il lui sera cependant difficile de se hisser à la première place pour deux raisons :

  le système de marché n’existe que par le système planificateur qui lui sous-traite les activités matérielles et le maintient hors du travail intellectuel de gestion,

    le système planificateur a tendance à passer ses sous-traitances hors de France dans les pays à faible coût, donc à réduire le système de marché national

 

LA COALITION RN-laFI

 

Le système planificateur tire une partie de ses bénéfices de contrats de sous-traitance à son avantage, tous ses composants sont plus ou moins des exploiteurs. JK Galbraith avait déjà remarqué que les employés des technostructures étaient dans une situation plus enviable que les ouvriers de la production.

Les patrons des petites entreprises sont exploités par la sous-traitance, mais par rapport à leurs ouvriers, s’ils en ont, ils sont en position d’exploiteurs. L’audience du RN est peu marquée par cette contradiction interne d’un système de marché français  dont les composants comprennent beaucoup d’entreprises familiales dispersées dans les campagnes.

 

La coalition RN-laFI n’est pas exempte d’ambiguïté , mais si on regarde les résultats du premier tour des présidentielles, on voit que laFi fait de bons scores dans les villes et le RN dans les campagnes. La coalition de ces deux forces au second tour des législatives a des chances de dépasser les macroniens à la fois dans les villes et dans les campagnes, donc d’obtenir la majorité absolue des sièges. Pour ce faire, il faudrait que laFI et le RN se mettent d’accord pour que celui de leurs candidats, qui arrive derrière l’autre au premier tour, se retire du second.

 

C’est peut-être un rêve, mais c’est la seule solution pour freiner politiquement le système planificateur mondialiste et pour remettre les exploités de la nation au centre de la politique. Remarquons que cette coalition réunit tous les citoyens dépourvus de pouvoir de gestion dans l’actuel mode de production et d’échange, le gestionnisme. On peut presque dire qu’ils font partie des modernes “damnés de la Terre“. Hommes et femmes privés des attributs du citoyens par les institutions et leurs modes de scrutin iniques, ils sont comme le Tiers États à la veille de la Révolution de 1789.

Cette coalition est aussi le plus sûr moyen de se protéger des méfaits d’un président-despote qui règne selon son bon plaisir avec pour devise “telle est la loi que j’ai fait voter par une Assemblée Nationale à ma botte

 

 

 

 

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20 mai 2022 5 20 /05 /mai /2022 12:50

                                    Delenda est Quinta Respublica

 

La période électorale a réanimé la politiciennerie française. Les grands mots volent : démocratie, écologie, pouvoir d’achat, de gauche, capitaliste, … On ne sait pas très bien le sens que leur donnent ceux qui les profèrent, mais cela n’a aucune importance vu le système électoral que nous subissons depuis soixante ans. La question n’est pas le sens des mots mais celle de la personne qui les emploie. Les débats politiques ont disparu avec la transformation des partis en simple machine à se faire élire. On ne réfléchit plus, on communique. Comment en est-on arrivé là ?

 

L’évolution du capitalisme

 

Dans une citation que je rappelle souvent, Engels remarque en 1880 que le capital a tendance à se collectiviser :

   «Appropriation des grands organismes de production et de communication, d’abord par des sociétés par actions, puis par des trusts,  ensuite  par  l’État.  La bourgeoisie  s’avère  comme une classe superflue ; toutes ses fonctions sociales sont maintenant remplies par des employés rémunérés.»

      Socialisme utopique et socialisme scientifique, Éditions sociale, 1973 - p. 120

Ce processus de collectivisation du capital a continué et continue encore.

 

La création de moyens de production et d’échange de plus en plus performants augmente le rôle des employés rémunérés dans le travail intellectuel au sein des entreprises (conception et contrôle) tandis que les actionnaires qui leur ont délégué leur pouvoir tendent à se comporter en rentiers.

 

Grâce aux progrès technologiques, on est, dans cette course vers une production de masse, passé d’usines complexes, centralisées autour de machines à vapeur, à des ensembles d’unités, dispersées et alimentées en énergie par un réseau électrique ou par des moteurs à explosion. Ce changement demande des bureaux chargés de coordonner ces ensembles, en particulier pour l’alimentation en matière première et pour l’écoulement des marchandises créées. La gestion de la production s’autonomise et devient première au sein même des entreprises

 

Le gestionnisme

 

De plus, après 1945, apparaissent les machines électroniques qui vont amplifier les évolutions de la production et de la division sociale du travail par l’automatisation des processus de fabrication, qui réduit le poids de la main d’œuvre ouvrière et augmente celui des employés rémunérés coordonnateurs. Les répercutions s’en font sentir dans la société entière qui, en Mai 68, se soulève contre l’ordre établi :

   « ... C’est aujourd’hui l’invention des “systèmes d’informatique”, liés à l’ordinateur qui, remettant fondamentalement en cause les modes de transfert, l’assemblage des éléments de décision, et la répartition des pouvoirs intellectuels, dans la plupart des disciplines, rend possible la critique radicale de la société industrielle traditionnelle. »

          J-J. Servan-Schreiber, Le défi et la renaissance, l’Express n°883 20-26 mai 1968

 

Autrement dit : le travail intellectuel de décision aidé de l’informatique prend la production sous sa coupe dans l’industrie et les services. La classe des employés rémunérés est aux portes du pouvoir. Mai 68, mouvement social le plus important du 20ème siècle, révèle la montée d’un nouveau mode de production, le gestionnisme et d’une nouvelle classe dominante.

 

Cette évolution historique cruciale n’est pas passée inaperçue aux yeux des analystes de l’époque. On a parlé de l’ère “des organisateurs“ (Burnham, 1941), “de la nouvelle classe ouvrière“ (Mallet, 1967) , “de la nouvelle petite bourgeoisie“ (Poulantzas, 1974), personnellement “de la classe compétente“ (dès 1974) , “de technostructures“ et, plus tard dans son ouvrage « Les mensonges de l’économie », “de la bureaucratie des sociétés anonymes“ (JK Galbraith, 1967 et 2004), …

 

Système planificateur et système de marché

 

Dans son ouvrage La science économique et l’intérêt général publié en France en 1974, J.K. Galbraith développe sa vision des sociétés modernes qu’il considère comme divisées en deux systèmes : le premier « planificateur », le second « de marché ». Ce schéma est très intéressant et, à mon sens, précise le gestionnisme.

     « En fait, c’est à une véritable métamorphose de la société économique que l’on assiste. L’instrument déterminant de cette transformation n’est ni l’État, ni l’individu, c’est la société anonyme moderne.... Mais le point de départ qui en détermine de bout en bout le déroulement, c’est la technologie et son associée, plus importante encore l’organisation » ( p. 58)

    « Dans les industries où une structure d’organisation est inapplicable ou inefficace, la firme conserve la taille qui permet à un seul individu d’assurer la direction, voire l’exécution, de ses opérations. »(p. 62)

     « On exagèrerait à peine en disant que les affaires, dans le système planificateur, consistent essentiellement à négocier des contrats » (p. 161)

        J.K. Galbraith - La société économique et l’intêt général, NRF, Gallimard, 1974

 

Ainsi, un secteur planifie la société et exploite l’autre à son profit par des contrats de sous-traitance léonins ; le second “de marché“ est composé de petites entreprises dirigées par leur propriétaire, soit le capitalisme dans ses débuts.

 

Dans un prochain article, on examinera les conséquences politiques de ces évolutions et nous verrons que la coalition RN-laFI est moins contre-nature que la NUPES. Elle correspond au Tiers-État appelé à la rescousse par Mélenchon au soir du plébiscite-présidentiel. Par désistement réciproque au deuxième tour des législatives , cette coalition est notre seul recours pour éviter la majorité absolue des godillots de Macron à l’Assemblée nationale.

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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 10:33

                               Delenda est Quinta Respublica

 

                           candidat……………..……voix…………………........... ……%inscrits………........%exprimés………    

      ..........

          J-L Mélenchon .................7 712 520...............................................15,82 ................................... 21,95

 

                   Y. Jadot .......................1 627 653....................................................3,34.........................................4,63

 

                  F. Roussel.........................802 422.....................................................1,65…………………………2,28

 

           Mme A. Hidalgo.................616 478.....................................................1,26..........................................1,75

 

 

  Tels sont, au premier tour du plébiscite-présidentiel, les résultats de la brochette de partis qui se croient, et que les médias disent, “de gauche“ et qui ont au second tour appelé à voter Macron, autrement dit pour la droite. La contradiction ne les trouble pas. Les voila qui cherchent des accords pour constituer une union populaire, … Non seulement ils se croient de gauche mais maintenant se présentent comme les ténors unis des intérêts du peuple. Si on voulait bien examiner la division sociale de la France, on verrait que cette union est une alliance des carpes et du lapin, où tous sont plus ou moins de droite. Et où les carpes jouent leur survie électorale après le coup de semonce du premier tour.

 

Les péripéties des négociations actuelles sont avant tout financières, car le financement des partis dépend du nombre de voix obtenues au premier tour des plébiscites-législatifs (au moins 1% dans au moins 50 circonscriptions), auquel s’ajoute une dotation attribuée par l’Assemblée à chaque groupe d’au moins 15 députés. Il faut donc se partager les circonscriptions de façon à ce que chaque membre de l’union en ait au moins 50 et que parmi elles au moins 15 offrent l’espoir d’être en tête au deuxième tour. Véritable quadrature du cercle dans laquelle la FI se taille la part du lion. Beaucoup de militants de chacun des partis se trouvent éliminés au profit d’un candidat de l’union, la grogne va monter d’autant qu’il n’est pas assuré que ces sacrifices apporteront le résultat espéré : devancer les godillots.

 

Sortons de la confusion des idées reçues. Après les 60 ans de dépolitisation due à la Vème République, la tâche est immense, tant les politiciens ont manipulé le sens des concepts classiques pour cacher au peuple leur véritable nature de classe. Commençons par droite-gauche. Historiquement, le 11 septembre 1789, à propos du maintien du veto du roi dans la constitution, les députés se sont comptés en se rangeant en deux groupes : à la gauche du président de l’assemblée ceux qui étaient contre, à sa droite ceux qui étaient pour. D’un coté se sont trouvées les classes ou couches aliénées, dépourvues de pouvoir politique (le tiers-état), de l’autre les privilégiés qui se le partageaient (la noblesse et le clergé).

 

Le qualificatif “de gauche“ est ambigu ; déjà le tiers états de 1789 englobait deux classes principales les paysans et les bourgeois. La classe paysanne, classe exploitée, lutte contre la noblesse, classe dominante, pour améliorer ses conditions de vie. La classe bourgeoise à de toutes autres ambitions, elle s’attaque à la noblesse pour la remplacer et inaugurer un nouveau mode de production, le capitalisme.  Ce même ennemi entraîne une certaine alliance, surtout que dans sa  lutte pour remplacer la noblesse, la bourgeoisie mêle à ces attaques certaines revendications paysannes, ne serait-ce que pour s’assurer le soutien de la majeure partie de la population.  Le droit de veto du roi est un bon exemple d’ambiguïté. Le roi est le plus noble des nobles ; tout le tiers état a intérêt à diminuer son pouvoir. Pour la bourgeoisie c’est une avancée essentielle, pour les paysans c’est loin de leurs préoccupations immédiates. Certains historiens ont remarqué que, l’abolition des privilèges ayant été décrétée quelques jours auparavant, la question du veto ne présentait plus d’urgence pour la paysannerie.

 

Depuis, “de gauche“ s’est appliqué à qui s’oppose à la classe dominante, mais il vaut mieux en connaître les véritables motivations pour ne pas tomber de Charybde en Sylla. A partir de la création des syndicats, le problème se clarifie. Les syndicats, véritables partis prolétariens, qui prennent en charge la défense les conditions de vie des exploités, sont “de gauche“ ; les partis, porteurs des projets politiques, sont, ou “de droite“ conservateurs partisans du mode production en place, ou “de gauche“ progressistes partisans d’un mode de production en devenir. Mais, les modes de production se succèdent, un parti “de gauche“ à une époque devient “de droite“ ultérieurement, s’il subsiste lorsque son projet est réalisé.

 

Le mode de production actuel est le gestionnisme dont Mai 68 a révélé la poussée contre le capitalisme sur le déclin. Quelle furent alors les positions des partis de Union populaire, … et leurs évolutions depuis ?

 

   Le PS, né au congrès d’Epinay en 1971 des résidus de la SFIO décédée en 1969 et des conventionnels, puis complété de la “deuxième gauche“ en 1974, se situe dans la mouvance de Mai. Il est alors plutôt “de gauche“ modérée en faveur du gestionnisme en progression. Son arrivée au pouvoir avec le gouvernement Mauroy montre un anticapitalisme de courte durée qui fait place à un progestionnisme conservateur, avec Rocard, Premier Ministre, comme cela transparaît aussi dans son adhésion à l’UE.

   Les écologistes, issus de militants du PSU vers 1974, s’opposent dés cette époque au capitalisme dont ils sapent la base la plus solide, la croissance. Ils sont alors le fer de lance du gestionnisme, fer qui perd de sa nécessité avec la progression de ce dernier mode de production. Mondialistes convaincus, ils sont aujourd’hui conservateurs.

    Les communistes sont théoriquement attachés au mode de production de type soviétique mais l’absence de perspective de ce projet les place “de gauche“, sorte de CGT bis.

  La France insoumise de fondation récente est difficile à décrypter. Son modernisme en fait une force du mode production actuel sans autre perspective qu’une défense des intérêts immédiats des classes aliénées dont fait partie la petite bourgeoisie. Il y a donc contradiction fondamentale  avec les proclamations anticapitalistes de ses militants. Son leader, Mélenchon a eu une carrière politique variée : début à l’OCI en 1968, puis long passage au PS (tendance Mitterrand jusqu’en 1986, ensuite plus à gauche), rupture avec ce parti jugé trop peu socialiste pour créer le Parti de Gauche en 2012, enfin création de la FI en 2016. Ce parcours montre que “de gauche“ de 1968 à 1976, il n’a pas compris que son anticapitalisme en faisait l’allié de la future classe montante devenue maintenant la classe dominante qu’il prétend combattre.

 

Cependant, dans son discours de la soirée électorale des résultats du plébiscite-présidentiel, Mélenchon n’a pas fait appel au peuple “ de gauche“ pour devenir Premier Ministre, Mais au tiers état ; ce qui est un peu étonnant et semble. montrer qu’il a senti qu’il doit rassembler des classes un peu antinomiques comme l’étaient la paysannerie et la bourgeoisie. Par antimacronisme, je lui souhaite bonne chance mais il faudrait qu’il la saisisse en changeant de discours, et ce n’est pas ses alliés actuels qui vont l’aider.

 

 

 

 

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28 avril 2022 4 28 /04 /avril /2022 10:36

 

                                                Delenda est Quinta Respublica

 

Le Président-despote a franchi la deuxième marche de son pouvoir. Ainsi la France va se voir appliquer les propositions approuvées au premier tour par 20,07% des électeurs inscrits et au deuxième tour de façon mitigée par une minorité de 38,52% des inscrits, car aux 28,01% d’abstentions s’ajoutent 4,57% de votes blancs et 1,52% de votes nuls. Comme toujours sous la Vème République, les affaires publiques vont être aux mains d’une faction minoritaire du peuple. Ceci ne l’empêchera pas de proclamer son attachement à une France démocratique. L’hypocrisie continuera.

 

Contrairement aux espoirs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen, il est à craindre que les législatives conduisent aux mêmes résultats que par le passé : toutes les élections législatives, ayant eu lieu dans la foulée des présidentielles, ont donné une majorité absolue aux godillots du Président élu. Pour la bonne raison que les législatives sont 577 présidentielles dans 577 circonscriptions et que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, chaque godillot a des chances d’arriver en tête au deuxième tour de sa circonscription.

 

Il faut donc considérer la situation dans chaque circonscription, telle qu’elle résulte du premier tour. Le site du Ministère de l’intérieur donne les résultats par commune, par département et par région, mais non par circonscription. Voudrait-on cacher le rôle politique de cette division  administrative ? C’est effectivement plutôt honteux, mais la Vème n’en n’est pas à une honte bue près. Toujours est-il qu’il faudrait avoir le nombre des circonscriptions où Macron était en tête, où c’était Marine Le Pen et où c’était Jean-Luc Mélenchon pour avoir une idée du nombre de députés, sans doute faible, que le RN et la FI peuvent chacun espérer. On doit aussi se souvenir que, pour avoir un député, il faut être en tête au second tour après n’avoir pas été éliminé au premier par un score inférieur à 12,5% des inscrits, barre qui pourrait monter à 25% des exprimés, si l’abstention approche les 50%. Enfin, on ne doit pas oublier qu’une subvention annuelle en fonction du nombre de voix obtenues aux législatives est versée aux partis et groupements politiques à condition que leurs candidats aient obtenu chacun au moins 1 % des suffrages exprimés dans au moins 50 circonscriptions. L’obtention d'une subvention contraint les partis à se présenter sous leur couleur propre, mais, pour éviter le triomphe de Macron et de ses godillots, les opposants ont intérêt à se coaliser au second tour

 

Pour une coalition RN-FI au second tour des législatives

 

Jean-Luc Mélenchon dans son discours de dimanche soir a appelé le “tiers état“ à le faire Premier ministre de ce second quinquennat. Cette notion de “tiers état“ est très juste et très importante. Au lieu de ratiociner sur l’âge, les revenus, le niveau de diplôme, … des électeurs, on revient à leur position dans la division sociale du travail.

     1° Qu’est-ce que le tiers état ? - TOUT

      2° Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? - RIEN

      3° Que demande-t-il ? - À ÊTRE QUELQUE CHOSE

                                                                                                    Sieyès

“Tiers état“ désignait le peuple opprimé par la noblesse. Il correspond aujourd’hui à la vaste classe de ceux qui, oubliés par Macron, végètent dans les conditions de travail et de vie, qui leur sont imposées par les nouveaux privilégiés, les bureaucrates des sociétés anonymes, choyés par Macron. Pour moi, sous la coupe des élites dirigeantes dont Macron est le répondant politique, le “tiers état“ moderne ne forme pas encore une force cohérente, il se divise en deux ensembles : le “tiers état“ des secteurs de production (ouvriers, paysans) et le “tiers état“ des secteurs de service (employés),. Le Rassemblement National est plutôt le répondant politique du “tiers état“ des secteurs de production et la France Insoumise plutôt celui du “tiers état“ des secteurs de service.

 

L’appel de Jean-Luc Mélenchon est tout à fait logique, les deux “tiers état“ ont les mêmes intérêts, d’ailleurs les propositions du RN et celles de la FI se recouvrent à 80%. Pour éviter l’élection de godillots dans de nombreuses circonscriptions, l’appel au “tiers état“ est une initiative  judicieuse. Pourvu qu’elle soit comprise comme je le souhaite et qu’elle se concrétise au second tour des législatives par une coalition RN-FI dans chaque circonscription.

 

Cette coalition que personnellement j’appelle de mes voeux, est, je crois, notre seul espoir de voir les godillots perdre la majorité absolue. C’est pourquoi je demande à tous de la relayer dans leur milieu de travail et de vie.  Certes la tâche est compliquée tant les débats politiciens, sans réflexion sociale et autour de chefs providentiels, ont accumulé de rancoeurs. Un effort de tolérance réciproque est la seule voie pour remettre Macron à sa place constitutionnelle et retrouver un brin de démocratie.

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7 novembre 2021 7 07 /11 /novembre /2021 10:55

 

Pourquoi ce nouveau livre ?

 

Effectivement cette question se pose pour un livre qui est la collection  de divers articles rédigés depuis 2011. J’ai tenu à sortir des analyses générales pour braquer la lumière de mon modèle historique sur la société actuelle.

 

Pourquoi lui avoir donné ce titre ?

 

Il désigne l’imposture fondamentale, la pilule administrée au peuple pour lui faire avaler le pouvoir des compétents : l’économie serait une science dont la classe dominante détiendrait les clés. Les décisions politiques sont devenues incontestables puisque scientifiques et tous les présidents se couvrent du drapeau de l’économie. Par exemple : après la crise du Covid,, un seul souci  la relance de l ‘économie.

 

En quoi un modèle historique est-il à même d’apporter de nouvelles perpectives ?

 

Personne ne connaît l’avenir et les questions économiques dépendent de tant de paramètres que ceux qui présentent un programme sont des imposteurs. En revanche, le passé et le présent sont appréhendables. Pour les comprendre, la démarche logique est d’essayer de les inclure dans un modèle. Les décisions politiques sont alors des expériences destinées  à poursuivre ou  à changer le modèle, chacun pouvant ensuite constater si elles ont eu l’effet escompté. Sinon, on agit dans l’immédiat pour l’immédiat et la vie politique est inexistante, voire inutile.

 

Pouvez-vous nous donner des exemples ?

 

- Mai 68, mouvement social le plus important du 20ème siècle qui a soulevé 7 millions de grévistes n’est plus vu que comme un chahut d’étudiants. On a effacé l’ardoise avec les accords de Grenelle et personne ne pose plus la question : pourquoi Mai 68, à ce moment là et dans le monde entier ?

- De même en 1948, les Nations Unies ont approuvé une déclaration universelle des droits de l’homme. Pourquoi ne plus se contenter de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ? Les citoyens auraient-ils disparu ?

- Monsieur Carlos Ghosn reçoit une rémunération de l’ordre de 1 000 fois celle de la plupart des salariés . Au nom de quoi ?

- Politiciens et médias nous bassinent avec la démocratie et acceptent sans vergogne, de voir la souveraineté du peuple bafouée par les institutions de la Vème République. Pourquoi ?

 

Il est impossible dans le cadre de cet entretien de poursuivre cet inventaire qui est d’ailleurs l’objet de mon livre.

 

Oui; mais n’est-ce pas déja trop ambitieux de vouloir inclure dans un modèle ne serait-ce que les quatre questions évoquées ?

 

Ce n’est pas une question d’ambition mais de compréhension de l’Histoire. Peut-on admettre comme Hegel qu’elle a une logique et comme Marx et Engels que son moteur est la lutte des classes issues de la division sociale du travail ? Dès les premiers paragraphes de mon livre, je me rallie à cette philosophie mais en soulignant que nous ne sommes plus au 19ème siècle. L’automatisation des tâches matérielle et la numérisation des informations ont bouleversé la division du travail, la bureaucratie des sociétés anonymes les dirige en lieu et place des propriétaires, la contradiction “compétents-exécutants“ s’est substituée à la contradiction “bourgeois-prolétaires“. Ces réalités sont ignorées par une idéologie caduque, héritée du 19ème siècle. Institutions et médias maintiennent le peuple dans son aveuglement sur son aliénation. Mon livre tente d’entr’ouvrir quelques  fenêtres.

 

 

 

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1 septembre 2021 3 01 /09 /septembre /2021 10:38
VIENT DE PARAÎTRE
VIENT DE PARAÎTRE

 

Ce livre est formé des articles de mon blog s’étageant de sa création en 2011 jusqu’en 2020 inclus , en conséquence je les ai retirés de ce dernier pour éviter un double emploi. Cependant,  j’en ai conservé deux : Le 18 brumaire de Charles de Gaulle et Les classes moyennes une supercherie politique, car l’exposé de mon point de vue critique sur l’actualité va se poursuivre et je considère qu’ils constituent deux des pôles sur lesquels est basé le vide politique et médiatique de la société actuelle. Le refus de considérer que les institutions de la Vème République sont le fruit d’un coup d’État militaire antidémocratique et le concept de classe moyenne qui noie tous les poissons sont deux impostures qui couvrent le despotisme de dirigeants qui se permettent de parler sans cesse de la France pays démocratique.

 

 

 

 

 

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