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21 janvier 2024 7 21 /01 /janvier /2024 19:10

 

                                                         Delenda est Quinta Respublica

 

        Depuis sa naissance en 1958, la Constitution de la Vème République a été, comme l’écrivait Georges Vedel en 1978, remplacée par une pratique qui, consiste à la lire « comme si tous les pouvoirs attribués au Gouvernement par les textes étaient en réalité à la disposition du président de la République », diagnostic sans appel par un professeur de droit constitutionnel. En termes plus directs disons :

        la Vème est une autocratie dont le despote par un coup d’État permanent accapare tous les pouvoirs.

Cette pratique, remarque Georges Vedel, demande que  le chef de l'État soit le maître du gouvernement et le chef de la majorité.

 

            Comme on l’a vu dans le précédent article, l’historique de la vie politique française est rythmée par des réformes qui tendent toutes à donner plus sûrement au Président la maîtrise du Gouvernement et de l’Assemblée. Ceci grâce au mode des élections législatives (scrutin uninominal à deux tours avec élimination des petits candidats à partir des résultats du premier tour) et leur tenue dans la foulée des présidentielles. Les élections ne se font plus autour des orientations politiques ; les élus à l’Assemblée sont devenus, comme ceux du Sénat; des notables locaux. Il n’y a plus de partis où des débats dégageraient des orientations politiques, mais des écuries pour porter au pouvoir le poulain choisi

 

Comme le remarquait J.J. Rousseau, dans cette situation de confusion des pouvoirs et de leur concentration aux mains d’un seul, le contrat social qui soude la nation perd tout son sens : la République Française se désagrège, les services publics sont à vendre.  Depuis soixante ans que ça dure, ce vide a fini par se diffuser dans tout le corps social. Les citoyens commencent à se poser la question de l’identité française et cherchent en vain un recours pour la faire renaître. Certes la faction des godillots s’est étiquetée Renaissance, le mot ne les effraie pas : régnant depuis des années au garde-à-vous, ils n’hésitent pas à se prétendre aptes à rompre les rangs. La vie politique n’est plus qu’une comédia del arte, à vrai dire pas très drôle. Les acteurs improvisent facilement leur rôle puisqu’il consiste à applaudir le grand Manitou. Récemment,  nous avons eu la loi sur les retraites puis celle sur l’immigration où la Première Ministre a rempli le rôle défini par son maître.

 

Qu’à cela ne tienne, pour la récompenser, sans le moindre avis de l’Assemblée devant qui elle était responsable, le grand Manitou, tout en la félicitant, l’a renvoyée passer sa retraite sur les bancs de l’Assemblée où elle pourra se remonter le moral par quelques gorgées de calvados.. Et les hommes politiques même ceux de l’opposition se prêtent à ces mascarades, les médias ergotent comme si nous étions dans un régime démocratique, comme si l’Assemblée était une image correcte des courants politiques, comme si le grand Manitou ne bafouait pas la Constitution , comme si tous ces discours avaient la moindre valeur. Ce n’est plus une comédia mais une pantalonnade, une farce dont nous sommes les dindons.

 

Il faut en finir avec ces simulacres de vie politique qui se répercutent dans tous les échanges sociaux. Les mots eux-mêmes perdent leur définition, on nous parle de démocratie au lieu d’autocratie, de classe moyenne sans savoir leur rôle dans la division sociale, d’une intelligence artificielle qui n’est que le rabâchage de réactions connues contrairement à l’intelligence qui est la faculté d’imaginer des solutions nouvelles, l’école est vidée de son rôle humaniste, l’individu est laissé sans boussole. Le mal est profond d’autant que les énormes moyens de diffusion sont aux mains des multinationales et de leurs relais macronistes.

 

Que Faire ? Je ne sais trop. S’étant formés dans ce bain despotique dont ils tirent avantages grâce aux fonctions accordées par le grand Manitou, les politiques actuels ont verrouillé toute possibilité de changement du système. Depuis La déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, le monde entier est considéré comme une entité politique : pour élaborer le droit, les nations n’existent plus, chaque citoyen n’est qu’un grain de sable sans aucun pouvoir face aux forces économiques, impérialistes, européistes. Qui plus est, l’universalisme trouve un répondant chez les écologistes dans la défense du climat, des océans, des glaces polaires,… Cette désuétude du rempart politique national pousse à un regain de tous les communautarismes.

 

Il est certain que ce n’est pas là qu’on trouvera la régénérescence de la République. Ne pouvant pas atteindre les polichinelles de la comédia par les voies électorales dont ils contrôlent tous les rouages, on ne peut leur exprimer notre dégout de leurs mascarades qu’en s’abstenant d’y jouer le moindre rôle politique que ce soit en tant que candidat ou électeur. Personnellement, j’ai décidé de ne plus voter tant qu’ils n’auront pas aboli l’élection au suffrage universel du grand Manitou, élément fondamental qui lui permet de s‘arroger tous les pouvoirs, de régner en despote.

 

 

 

 

 

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