Delenda est Quinta Respublica
Le despote vient de gravir la première marche de son totalitarisme. Sur les 12 options “politiques“ offertes, 10 sont maintenant reléguées dans les oubliettes pendant cinq ans. Il n’est pas question de plaindre leurs soutiens, ils ont ce qu’ils méritent, sauf peut-être Poutou : aucun autre n’a mis en doute la légitimité de telles élections au scrutin uninominal à deux tours. Ils ont encore 577 présidentielles pour, dans deux mois, passer la tête au soupirail de leur cachot.
De notre coté, nous n’avons plus qu’une alternative entre deux voies qui aboutissent l’une comme l‘autre au despotisme alors que l’une et l’autre n’ont rassemblé derrière leur panache qu’à peine un cinquième des électeurs inscrits (22% pour Macron, 18% pour Le Pen) Et voilà que ceux qui ont été éliminés, qui se sont prêtés à ce cirque, nous conseillent dans notre choix. Pour les uns : surtout “ne pas voter pour l’extrême-droite“, comme si “ne pas voter pour l’extrême-droite“ ne voulait pas dire “voter pour le mépris du peuple et de la nation“ avec ceux qui acceptent le joug des multinationales. Et pour les autres : la réciproque.
Dans l’alternative inacceptable où les institutions nous placent depuis des décénnies, il ne reste qu’une solution : s’abstenir, refuser d’apporter la moindre caution à toutes ces manipulations. Plus le nombre des abstentionistes gonflera et plus le Président élu sentira passer le vent du boulet de l’illégitimité. C’est leur seule crainte. Sur toutes les antennes, on a entendu ressasser la même ritournelle : voter est un devoir. Non, c’est un droit qu’on utilise en toute liberté dont celle de ne pas se rendre au bureau de vote pour exprimer notre opposition à un système totalitaire. Et maintenant, ils cherchent toutes les raisons possibles pour expliquer la montée d’un pareil comportement, mais il ne leur vient pas à l’idée qu’il est la marque que les Français ont compris la marmelade politique caractérististique de la Vème Rébublique et qu’ils veulent désormais être des citoyens et non pas les sujets d’un despote.
Abstenons nous, abstenons-nous encore, abstenons-nous toujours. Jusqu’à ce qu’enfin eux-mêmes rougissent de la façon honteuse dont ils sont élus. C‘est peut-être utopique mais ils ne nous ont laissé que ce moyen. Les vraies institutions démocratiques , à l’opposé de celles de la Vème République, sont organisées de façon à ce que les lois ne résultent pas du bon plaisir d’une secte ou d’un prince. Nous voulons que nos lois résultent de délibérations sur les différentes options envisagées. Les citoyens sont égaux pour subir les lois mais aussi pour les rédiger. En France, les instances politiques délibératives (Assemblées, partis) ont perdu leur raison d’ëtre, elles sont devenues les porteuses du bouclier sur lequel a été hissé le chef pour le faire applaudir par le peuple.
Depuis 1958, le totalitarisme gaulliste nous a fait vivre dans l’alternative “c’est moi où le chaos“ , dissolvant peu à peu la notion même de Contrat social. La démocratie ne consiste pas, tous les 5 ans, à éliminer de la gestion politique de la nation tous ceux qui ne plaisent pas, mais à y associer tous les citoyens quelles que soient leurs opinions.
Toute assemblée à vocation politique devrait être élue à la proportionnelle intégrale avec renouvellement par moitié à mi-mandat, pour tenir compte de l’évolution inévitable de la société dans tous les domaines. Tant que cette condition ne sera pas remplie, nous ne seront pas les citoyens libres d’une nation démocratique.
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