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11 avril 2022 1 11 /04 /avril /2022 18:36

 

                                                                Delenda est Quinta Respublica

 

Le despote vient de gravir  la première marche de son totalitarisme. Sur les 12 options “politiques“ offertes, 10 sont maintenant reléguées dans les oubliettes pendant cinq ans. Il n’est pas question de plaindre leurs soutiens, ils ont ce qu’ils méritent, sauf peut-être Poutou : aucun autre n’a mis en doute la légitimité de telles élections au scrutin uninominal à deux tours. Ils ont encore 577 présidentielles pour, dans deux mois, passer la tête au soupirail de leur cachot.

 

De notre coté, nous n’avons plus qu’une alternative entre deux voies qui aboutissent l’une comme l‘autre au despotisme  alors que l’une et l’autre n’ont rassemblé derrière leur panache qu’à peine un cinquième des électeurs inscrits (22% pour Macron, 18% pour Le Pen) Et voilà que ceux qui ont été éliminés, qui se sont prêtés à ce cirque, nous conseillent dans notre choix. Pour les uns : surtout “ne pas voter pour l’extrême-droite“, comme si “ne pas voter pour l’extrême-droite“ ne voulait pas dire “voter pour le mépris du peuple et de la nation“ avec ceux qui acceptent le joug des multinationales. Et pour les autres : la réciproque.

 

Dans l’alternative inacceptable où les institutions nous placent depuis des décénnies, il ne reste qu’une solution : s’abstenir, refuser d’apporter la moindre caution à toutes ces manipulations. Plus le nombre des abstentionistes gonflera et plus le Président élu sentira passer le vent du boulet de l’illégitimité. C’est leur seule crainte. Sur toutes les antennes, on a entendu ressasser la même ritournelle : voter est un devoir. Non, c’est un droit qu’on utilise en toute liberté dont celle de ne pas se rendre au bureau de vote pour exprimer notre opposition à un système totalitaire. Et maintenant, ils cherchent toutes les raisons possibles pour expliquer la montée d’un pareil comportement, mais il ne leur vient pas à l’idée qu’il est la marque que les Français ont compris la marmelade politique caractérististique de la Vème Rébublique et qu’ils veulent désormais être des citoyens et non pas les sujets d’un despote.

 

Abstenons nous, abstenons-nous encore, abstenons-nous toujours. Jusqu’à ce qu’enfin eux-mêmes rougissent de la façon honteuse dont ils sont élus. C‘est peut-être utopique mais ils ne nous ont laissé que ce moyen. Les vraies institutions démocratiques , à l’opposé de celles de la Vème République, sont organisées de façon à ce que les lois ne résultent pas du  bon plaisir d’une secte ou d’un prince. Nous voulons que nos lois résultent de délibérations sur les différentes options envisagées. Les citoyens sont égaux pour subir les lois mais aussi pour les rédiger. En France, les instances politiques délibératives (Assemblées, partis) ont perdu leur raison d’ëtre, elles  sont devenues les porteuses du bouclier sur lequel a été hissé le chef pour le faire applaudir par le peuple.

 

Depuis 1958, le totalitarisme gaulliste nous a fait  vivre dans l’alternative  “c’est moi où le chaos“ , dissolvant peu à peu la notion même de Contrat social. La démocratie ne consiste pas, tous les 5 ans, à éliminer de la gestion politique de la nation tous ceux qui ne plaisent pas, mais à y associer tous les citoyens quelles que soient leurs opinions.

 

Toute assemblée à vocation politique devrait être élue à la proportionnelle intégrale avec renouvellement par moitié à mi-mandat, pour tenir compte de l’évolution inévitable de la société dans tous les domaines. Tant que cette condition ne sera pas remplie, nous ne seront pas les citoyens libres d’une nation démocratique.

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6 avril 2022 3 06 /04 /avril /2022 10:53

 

et puis s’en vont. Ils ont pépié pendant quelques semaines annonçant le printemps pour la France. Ils nous ont abreuvé de propositions plus alléchantes les unes que les autres. Ils se sont même livrés à la dénonciation réciproque de leurs offres, à la grande satisfaction des médias qui ont pu sans effort trouver des sujets d’articles et d’émissions ou se livrer à des commentaires de sondages. Le problème n’était pas politique mais de savoir celui qui avait la plus belle voix. Personne, aucun d’entre eux, n’a avoué qu’il ne s’agissait que de chants d’oiseaux puisque la Constitution ne donne l’initiative des lois qu’au Premier ministre et à l’Assemblée. Peut-être n’ont-ils pas lu la Constitution ? L’expérience leur a appris que cette lecture est inutile puisque nous sommes dans un régime totalitaire où ne compte que la voix d’un  homme et où l’Assemblée vote comme un seul homme.

 

Suis-je un oiseau de mauvaise augure ? Je ne comprends pas que les citoyens français ne voient pas la réalité d’élections agencées pour faire disparaître la souveraineté du peuple au profit d’un despote. Depuis des décennies, elles conduisent à la même imposture.

    Prenons l’exemple des élections de 2017 ni pires ni meilleures que les antérieures :

présidentielle (1er tour) : Macron 18,49% des inscrits,      

577 présidentielles (1er tour) :  LERM 13,43%      “

     Suite à un deuxième tour dont sont exclues les aspirations de la majorité des citoyens, pendant 5 ans, sans la moindre concertation, le moindre contrôle, Macron s’est autorisé à trancher tous  les problèmes aux applaudissements de sa secte, qui elle-même a occupé 58% des sièges à l’Assemblée, soit la majorité absolue avec pour tout programme : voter pour le Président.

 

Et on nous parle de démocratie.

 

Médias et candidats vantent les mérites de tels tripotages. Comment peut-on bouder les urnes ? Ceux qui ne veulent pas y participer sont de mauvais citoyens.

 

Pourtant, la souveraineté du peuple est inaliénable et ne peut- être déléguée à qui que soit, et surtout pas à un maître, un guide ou un conducteur. Les bons citoyens sont ceux qui ne vont pas se rendre dans les bureaux de vote et tiennent à préserver la parcelle de souveraineté que leur attribue la République. Ils  ne veulent pas servir de caution à ceux-là même qui pendant cinq ans se croiront légitimes pour prendre des décisions sur n’importe quels sujets ? En 2017, Macron savait-il qu’il allait y avoir le Covid ou la guerre en Ukraine. Serait-il un dieu ? Que beucoup de citoyens n’aient lu ni la Constitution ni le Contrat social de JJ Rousseau, n’a rien d’étonnant. Mais que ceux qui se présentent à des fonctions politiques ou ceux qui prétendent commenter la vie politique se prêtent à cette pantalonnade de désinformation, c’est inadmissible, ce sont eux les mauvais citoyens. Ce sont les voleurs qui font la morale aux volés.

 

Et on nous parle de démocratie.

 

La présidentielle n’est qu’un début. Dés le lendemain du premier tour, les 10 éliminés vont courir dans leur circonscription et recommenceront leurs chansons en choeur avec tous les adeptes de leur secte, car à partir de ce jour-là, ils seront 577 . Miracle de la Vème République : pour être bien sûr que la présidentielle a désigné le bon despote, on recommence immédiatement les mêmes élections, dans les mêmes conditions, à l’échelon de la circonscription. Une présidentielle ne suffisait pas, il en fallait 577. Ainsi va la France.

 

Et on nous parle de démocratie et de souveraineté du peuple

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27 mars 2022 7 27 /03 /mars /2022 12:57

 

                                                     Delenda est Quinta Respublica

 

Les “législatives“ parachèveront la destruction de la démocratie commencée par la présidentielle. Il fallait être gaulliste pour, sans vergogne, déduire de la rencontre d’un homme et d’un peuple, un système politique totalitaire fondé sur la mise sous tutelle du peuple par un homme.

 

Les élections à l’échelle de la nation pour désigner les députés à l’Assemblée nationale ont été transformées en  élections au scrutin uninominal à deux tours dans 577 fiefs, ce qui veut dire que la nation n’existe plus. L’Assemblée nationale est la réunion de 577 députés-despotes qui ont leur bureau à Paris, qui disposent d’assistants et de moyens de transport pour s’occuper de leurs électeurs en province. Parfois on les réunit pour voter les lois du président-despote. Je caricature à peine.

 

Le système a été mis en place par ordonnances lors des 4 mois de transition de la IVème à la Vème.

    Ordonnance n° 58-945 du 13 octobre 1958 relative  à l'élection des députés à l'Assemblée nationale
Art. 1 - Les députés des départements de la métropole, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de la Réunion

sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
… Art. 4 - Nul n'est élu au premier tour de scrutin s'il n'a réuni  la majorité absolue des suffrages exprimés,
  un nombre de suffrages égal au quart du nombre des électeurs inscrits,
     au deuxième tour, la majorité relative suffit.
… Art. 14 - … nul ne peut être candidat au deuxième tour s'il ne s'est présenté au premier tour et s'il n'a obtenu au moins 5 p. 100 des suffrages exprimés.

 

Cet article 14 défini une présidentielle par circonscription où ne subsiste au second tour que ceux qui ont obtenu au moins 5% des inscrits et non pas seulement les deux premiers comme pour l’élection du Président.  Cette condition est un peu plus laxiste pour le choix du candidat, mais elle ne supprime en rien le fait que le premier du second tour deviendra député-despote, rejetant tous ses concurrents hors de la politique nationale pendant cinq ans.

 

D’ailleurs très rapidement, après le ballotage de de Gaulle aux élections présidentielles de 1965, il fut jugé prudent de mieux se prémunir des possibilités d’échec aux “législatives“.

         Loi n° 66-1022 du 29 décembre 1966 modifiant et complétant le code électoral
Art. 4 - … nul ne peut être candidat au deuxième tour, … s'il n'a obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 10 % du nombre des électeurs inscrits.

 

Plus prudent encore, Giscard surélève le garde-fou.

                     Loi n° 76-665 du 19 juillet 1976

Arti. 1 - … nul ne peut être candidat au deuxième tour  … s’il n'a obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 % du nombre des électeurs inscrits. 

 

L’essentiel de ces dispositions est d’obtenir à l’Assemblée une majorité absolue de vassaux du Président. Encore faut-il que le corps électoral n’ait pas eu le temps d’évoluer entre la présidentielle et les “législatives“. Cette condition a été réalisée,

    d’abord par la dissolution de l’Assemblée par le Président nouvellement élu,

    ensuite grâce au couple Chirac-Jospin qui a fait voter une loi unifiant à 5 ans la durée des mandats du Président et de l’Assemblée et plaçant les “législatives“ au lendemain de la présidentielle.

 

Depuis 1958, la première forme a fonctionné une quarantaine d’années. Elle n’a pu éviter trois cohabitations. Les deux premières (1986 et 1995) sous Mitterand car, à cette époque, le mandat du Président étant de 7 ans, il fut chaque fois confronté après 5 ans de règne à une Assemblée hostile. La troisième (1997) sous Chirac, car ce dernier crut habile d’écourter le mandat d’une Assemblée qui lui était favorable, par peur d’un échec au moment de l’échéance normale.

 

Le système est maintenant bien rôdé et l’expérience a montré qu’il n’y a eu aucune législative au lendemain de la présidentielle qui n’ait donné la majorité absolue aux féaux du Président. La collusion Président-Assemblée est complète et ce dernier a les mains libres, il impose ses volontés : pour Macron, celles de Rothschild et des multinationales . Il faut détruire ce lien, mais comment ? Ils ne respectent même pas leur propre constitution ; ils ont bloqué toute possibilité électorale et je ne suis pas sûr que ceux qui proposent une nouvelle constitution aient bien réalisé que la seule façon pour le peuple de retrouver une parcelle de souveraineté est de supprimer toute élection au suffrage universel d’un seul individu disposant de la moindre responsabilité politique

 

    Vouloir à la fois que le représentant de l’Etat reste armé d’une vaste puissance et soit élu, c’est exprimer selon moi deux volontés contradictoires.

Tocqueville - De la démocratie en Amérique (I, 130)

 

Pour sa part, Caton se demandait comment deux haruspices qui se rencontraient faisaient pour ne pas éclater de rire. Pour nous, il faut nous demander comment deux Présidents ou deux députés français qui se rencontrent font pour ne pas éclater de rire. Surtout s’ils songent à l’antienne qu’ils fredonnent sans cesse : la France est un pays démocratique.

 

La situation actuelle ne peut qu’empirer. Sauf si par hasard un candidat déclarait avoir pour priorité le rejet immédiat de toute élection au suffrage uninominal majoritaire à deux tours, je ne vois qu’une action pacifique : refuser de participer à toute élection animée par de tels forbans en quête d’une fonction de despote.

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19 février 2022 6 19 /02 /février /2022 11:43

 

                                     Delenda est Quinta Respublica

 

Après avoir rappelé précedemment comment l’élection présidentielle substitue le pouvoir d’un homme au pouvoir d’une assemblée élue par le peuple, examinons le texte de la Constitution. Faite par un homme, pour un homme, à la suite d’un coup d’État, elle reste relativement prudente dans l’exposé des prérogatives du Président, sans doute pour ne pas trop heurter un peuple français habitué depuis un siècle et demi à des pouvoirs législatif et exécutif contrôlés par une Chambre de députés élus. On va passer en revue les quelques articles qui ponctuent les changements par rapport aux deux constitutions précédentes.

 

L’ordre des titres est modifié : la Vème commence par le Président, puis le Gouvernement, puis le Parlement. La rédaction de la IVème était inverse, ce qui traduit un certain état d’esprit.

 

Le rôle général du Président de la Vème, est résumé à l’article 5 :

Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État.

Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités.

    Oui, mais comment fait-il, surtout quand c’est lui qui ne respecte pas ce rôle ? Déjà, on peut constater que tous les Présidents ont accepté les traités de l’UE qui déssaisissent le peuple français de compétences législatives. Ont-ils été par là des garants de l’indépendance nationale ?

 

L’article 6 détaille ensuite le collège électoral. qui élit le Président de la République. Sous la IIIème et la IVème, c’était logiquement le Parlement qu’il présidait. En 1958, c’était un collége plus étendu défini dans la Constitution, comprenant entre autres les maires et des conseillers municipaux. En 1962, ces dispositions ont été remplacées par :

Le Président de la République est élu pour sept ans au suffrage universel direct.

Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.

Les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique.

    Toute l’hypocrisie despotique est reportée sur une loi organique.

 

Le tour est joué. Pas tout à fait. L’article 12 précise :

Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale.

    C’est l’article clé. Sous le titre La dissolution de l’Assemblée nationale, une arme présidentielle ?, le site vie-publique .fr , en précise le but : En cas de crise, il (le Pésident) dispose de la faculté de dissoudre l'Assemblée nationale afin de solliciter des électeurs la désignation d'une nouvelle majorité pour soutenir son action.

… Le Président peut prononcer la dissolution uniquement de l’Assemblée nationale. Pour cela, il doit consulter le Premier ministre et les présidents des deux assemblées, mais il n’est pas obligé de tenir compte de leurs avis.

    Qui l’eut cru ? Sous la Vème, le Président n’est pas obligé de tenir compte des avis. Pourquoi les demander ?

    L’Assemblée nationale débat sous l’épée de Damoclès de sa dissolution. Même si le Président n’a aucun rôle législatif, comme on le verra (article 39) , il peut imposer que toutes les lois votées aient son assentiment, puisque les membres de l’Assemblée sont devant l’alternative : “voter contre et être renvoyés dans ses foyers“ ou “se coucher devant la volonté présidentielle“.

    Cet article 12 a été utilisé en 1962 pour faire passer le référendum sur l’élection du Président de la République au suffrage universel direct. Il a aussi été utilisé à quatre reprises (1968, 1981, 1988 et 1997) à titre péventif pour disposer d’une Assemblée soumise.

   Depuis 1958, des réformes législatives ont eu pour objet de ficeler de plus en plus solidement l’Assemblée au Président, la dernière étant celle de Chirac-Jospin qui impose que les élections législatives aient lieu dans la foulée des présidentielles, rendant presque inutile l’article 12 utilisé à titre préventif.

 

Passons sur l’article 16 qui a fait couler beaucoup d’encre mais n’a jamais été appliqué, et pour cause puisque, quelle que soit la situation, le Président peut dissoudre l’Assemblée de son propre chef.

 

En revanche l’article 39, est un peu étonnant :

L'initiative des lois appartient concurremment au Premier ministre et aux membres du Parlement.

    L’étonnant vient ce de que la Vème, comme les IIIème et IVème, n’a pas cru nécessaire de donner cette initiative au Président, ce qui rend d’autant plus ridicule tous ces candidats et leurs cortèges de propositions législatives.

    En 2017, seul le candidat Asselineau s’était engagé à respecter la Constitution, en cantonnant sa campagne  à la sortie de l’UE au nom de son rôle de garant de l’indépendance de la France et en renvoyant l’exposé des propositions législatives de son parti (l’UPR) aux candidats des futures élections législatives. Il n’a guère eu d’échos.

   De fait,  la présidentielle, à l’encontre même des textes, se prononce sur des projets qui ne sont pas du ressort du Président. Elle choisit, au mieux le candidat d’un parti politique, mais possiblement le chef d’un clan, d’une faction ou d’un groupe, formés à cet effet.

 

Les institutions de la Vème qui devaient sortir la France des griffes des partis, a fait tomber le pays dans celles d’un prétendant-despote. Elles instaurent le despotisme d’un leader. Où est la démocratie ?

 

Cette vaste entourloupe est accentuée par les lois organiques.

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